jeudi 19 avril 2012

Trail Drôme Lafuma : l'apprentissage du haut niveau

Ce week-end du 15 avril fut à la fois une immersion dans le haut niveau du trail et une mini aventure entre les transports et le décors naturel.

Le voyage commence à la gare de Tarbes samedi 6h33, arrivée prévue à Orange (et respectée!) 14h32. Sauf que le voyage n'était pas direct: il y avait 3 changements à faire sur le trajet! Dont une heure d'attente à Toulouse et une autre à Avignon... alors qu'il restait 1/4 d'heure de train!

Bref le train et ses joies de la foule, du chef d'entreprise qui classe ses CV, de la maman avec 4 gamins qui braillent, des mémés à qui on aide à monter les bagages... Sur le quai, les gens qui comme moi regardent 18 fois leurs billets jusqu'à que l'on soit embarqué dans un wagon, le cliché de l'asiatique avec ses lunettes trop grosses et l'appareil photo autour du cou, les "casquettes à l'envers", les bisous de départ, ceux qui emmènent leur maison avec eux...

Mais ça s'est bien passé pour quelqu'un qui ne prend jamais le train! A l'arrivée, la porte s'ouvre et devant moi je tombe sur Julien : il a bien flairé le coup pour trouver le wagon d'où j'allais sortir! 

Il reste quelques kilomètres à faire pour trouver Buis-les-Baronnies. Depuis la route on a vue sur le fameux Mont Ventoux culminant à 1912m et théâtre d'exploits dont les auteurs entre autre furent les Virenque (allez Richaaaaard!) et Armstrong...

Mont Ventoux



Arrivée à Buis, on récupère nos dossards et T-shirts. Floriane nous fait remarquer que c'est son cher mari sur le T-shirt... Effectivement!! JULIEN sur notre poitrine! (vainqueur 2010 du 41km, tout de même!)
Quel clin d'oeil, J'AIME!
Et voilà le dossard... j'ai pas pu m'empêcher de le modifier après la course!

Ben oui, quoi...
Sur ce rendez-vous à l'hôtel où logent le Team Lafuma et donc Julien et Floriane. Je dis bonjour à des têtes que j'ai déjà vu en photo, c'est la première fois en vrai. Il y'a des champions de partout! Julien me présente aussi des gens qui bossent chez Lafuma... en tout cas, un Team vraiment ouvert et sympathique!

Avant le repas, petite halte pour boire un verre en ville avec Sylvaine Cussot et Emmanuel Gault qui sont des pointures en trail notamment, tout à fait adorables et qui sont devenus nos compères de courses et amis.
Ensuite vint l'heure de se séparer, je logeais dans une chambre d'hôte bien sympa,où je pouvais voir depuis le balcon la montagne que j'allais sans doutes escalader le lendemain...


LE JOUR J

On est prêt à en découdre! On est motivé, ça fait quelques temps qu'on l'attend cet évènement, les jambes frétillent (si seulement elle se doutaient de ce qui les attendait...)
Mais on se prend pas le choux avec Julien! On se chauffe en regardant les coureurs du 41km partir, on est décontract', ça se voit non!?


La Team inter'potes du jour quasi complète, il manquait juste Manu (Emmanuel Gault), parti sur le grand circuit. Là, y'a une vraie équipe de compèt'!



Il y avait aussi le cani-cross! Les chiens accrochés aux maitres avec une corde ou une laisse autour de la taille... Je vous laisse imaginer, une trentaine de clébards côte à côte, avec les odeurs de leurs congénères... rien de tel pour les énerver! Sans laisses ils se bouffaient tous le museau! Et ça aboyait en plus, que de bonheur... si j'avais eu le dico du "parler chien", je pense que j'en aurais entendu des vertes et des pas mûres! 3, 2, 1 c'est parti, une dame s'est faite embarquée littéralement par son chien (manifestement beaucoup plus entrainé qu'elle) tractée tel un parachute qui venait de s'ouvrir et qui prenait un courant d'air (c'est le cas de le dire).

Maintenant, on va lâcher les fauves! Eux aussi ils bavent, ils ont les babines retroussées, il ne vaut mieux pas se trouver sur leur chemin!


GO!!! On est lâché dans les rues étroites de Buis, j'ai un peu de mal à me faufiler mais je me replace vite derrière la tête, où on commence déjà à grimper au dessus du village, et pas à moitié! 2 bornes casse-pattes pour te remettre en place de suite. A ce moment là ça va, Julien me voit et me dit de coller à la tête, ce que je fais. La partie plate me permet de remonter à côté des deux premiers, avec facilité. Je sais que je ne vais pas y rester.

Au 4è à l'attaque de la première ascension, on est de suite dans le vif du sujet, et c'est naturellement que je recule : 8è, 12è... Julien m'encourage en me doublant, mais j'ai un rythme nettement moins élevé que les autres. Les pourcentages deviennent impossible pour que je puisse courir plus de 30s, j'alterne donc avec la marche rapide... Mais imaginez vous, plus de 5 bornes de montée d'entrée et 750m de déniv'!
En haut, je dois être 20è. La crête n'est pas rapide, elle est caillouteuse, pierreuse même, mais j'arrive enfin à courir assez facilement, je repasse 3 ou 4 coureurs avec la descente qui suit... très longue aussi, au moins 4 bornes! Rapide et large, plutôt pour me plaire, même si ça ne repose pas...

Au 15è, on ne le voit pas venir, mais après un virage à droite, c'est un mur qui se dresse devant nous.. il doit y avoir 1,5km de montée pour 250m déniv'! On marche (obligé!) on pose même les mains. Et avec les cuisses déjà cramées, c'est atroce. Je laisse repasser les coureurs qui ont un rythme nettement supérieur. Sur le haut, je dois être 25è, mais j'ai d'autres coureurs derrière moi.

Encore une descente rapide au début, où je peux suivre le rythme sans problèmes, avant que ça se rétrécisse, que le chemin se transforme en sentier très abîmé, et en descente technique avec gravillons, rochers à enjamber, virages secs. Je n'ai plus la force de freiner au tout dernier moment comme le font les autres. Mon psoas s'était réveillé dans la montée, mes cuisses sont brûlées, il ne me reste plus grand chose et il me faut faire attention car je ne suis plus aussi lucide.

Photo Jérôme Genée

Et là ça défile, les mecs sont plus frais et plus barjots! Au 21è on entend le bruit du village, et on se dit que c'est bientôt fini... Mais non! Les 23km annoncés sont déjà passés! On termine en passant sous des oliviers, on rejoint la route, là on m'annonce "dernier km!"... au final, c'est 24,88km!

Les gens applaudissent, on sent qu'ils apprécient l'effort fourni, qui doit sans doutes se voir sur nos visages. Et la ligne passée, je m'enfile 4 verres de coca, des morceaux de bananes, et mêmes de saucissons!

Julien a fait 17è, il est 7min devant moi (2h03 et pour moi 2h10), il fait une belle rentrée après sa blessure! Je suis 32è. Il me rassure et me dit que devant ce sont des avions, des mecs qui préparent ça toute l'année, des anciens bons de la route, des membres de team ou encore des coureurs de montagnes...
Moi, j'ai donné ce que je pouvais! Le bilan immédiat est qu'il me reste à progresser sur les montées dures, gagner en force, et puis m'aguerrir sur les parties techniques du trail. J'ai un gabarit fin pour ce type d'épreuve alors va falloir s'endurcir!

On part se doucher et on repart voir les autres arriver, d'autant que Floriane est sur le 23km, et que sur aussi dur et aussi long, elle va en baver la pauvre! Un peu d'inquiétude tout de même, car passer 4h en montagne ce n'est pas rien... mais en arrivant, je n'ai pas l'impression de voir la fatigue sur elle, elle s'en est bien sorti! Sylvaine, elle, avait terminé à la 11è place en féminine.

On se retrouve tous ensuite dans un restau surpeuplé où les plats de la carte...n'existent pas! Ou plus, à l'heure où nous arrivons. Mais on est une chouette bande de copains et ces moments là sont aussi bons que les efforts produits dans la montagne dans ce beau décors.


Merci à Julien et Floriane de m'avoir permis de les accompagner sur cet évènement. J'ai goûté à un trail de haut niveau, je sais à quoi m'en tenir.
Je suis sur une semaine plus cool, dans 3 semaines se sera le 1500m aux interclubs pour filer un coup de main. Je n'ai pas vraiment de calendrier en mai, donc on verra bien! Ensuite il y'aura bien des courses en montagne ou d'autres trails, mais avant tout il y aura entrainement, et si possible soigner ce psoas qui m'handicape quand même un peu...

A bientôt tout le monde!

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