Belle expérience que ce Tour du Béarn!
Laurent Galinier a réuni autour de lui (Easy Run) une équipe homogène de coureurs du 64 et du 65 avec à sa pointe Romain Courcières (Montauban) le champion régional de cross Midi-Pyrénées. Avec lui, je faisais partie de l'équipe "Easy Run Nissan" ainsi que Julien Jorro, Nicolas Bouvier-gaz, Alphonse Martins, David Laroche et Guillaume Ducasse.
7 coureurs, 2 étapes chacun (samedi puis dimanche) avec un prologue de 2,2km pour les coureurs 3 à 7, et un relais de 1,5km à la fin pour les coureurs 1 et 2.
Moi qui suis en prépa marathon, ces deux courses dans le week-end semblent-être appropriées. Je suis le coureur 5, mes deux étapes sont les plus longues: 15,9 km et 15,5 km. En regardant le profil, je vois bien que les parcours sont vallonnés, ça ne me déplaît pas!
1ère journée
David Laroche, Guillaume Ducasse, Alphonse Martins, moi et Nicolas Bouvier-gaz |
Les copains démarrent à fond! Ils semblent bien plus tonique que moi! Je suis un peu à la traîne, je m'accroche 3 mètres derrière. David reste à mes côtés, je recolle doucement, mais à chaque virage je manque de reprise. Un dernier coup de rein pour rester dans le groupe, et voilà l'arrivée! Il n'y a pas à dire, ça décape!! L'équipe suivante mettra 21s de plus, nous démarrons bien.
Notre flèche Romain est le premier coureur. Il remporte facilement son parcours entre Pau et Morlaas (voir les étapes ICI.)
Julien sera le suivant. Pas de soucis pour lui non plus, il est en forme et motivé, il peut lever les bras à l'arrivée! C'est le meilleur de l'étape.
Le reste de l'équipe suit avec deux véhicules. Et c'est là l'une des principales difficultés de ce Tour du Béarn: la logistique. Savoir quelle voiture avec quels coureurs doit se rendre à tel endroit, qui prend le prochain départ etc... L'expérience de Laurent est importante, lui qui a gagné cette épreuve plusieurs fois en tant que coureur et "manager".
Vient le tour de Nicolas. Toutes les étapes sont plus ou moins vallonnées. Là, ça se corse un peu, et en plus il tombe sur un spécialiste en la matière: Denis Lafaille des Aigles de Pau. Il restera longtemps très proche de lui à 15s, avant de lâcher quelque peu sur une côte bien raide où le Palois démontre sa puissance. Derrière ça ne suit pas, tout va bien pour nous!
Alphonse aura fort à faire aussi avec Jean-Luc Grisnaux. Il prend les devants, les gardera jusqu'à la fin bien que son adversaire l'ait en point de mire.
Tout le monde est aux avant-postes, c'est à mon tour. Simacourbe-Crouseilles. Il faut se mettre dans le bain après ces transitions en voiture, il est 14h. Le départ est en descente, pas idéal!! J'entends 2'56 au kilo... Je ne suis pas sûr, car en plus on essaie de faire attention à ne pas se faire mal... Mais si! J'en aurais la confirmation GPS d'un coureur. 3 min au kilo donc pour moi, il faut vite reprendre un rythme normal sur le plat. Nous sommes 4 ou 5, puis 2 vers le 5è km.
C'est Thierry Meisner de Mourenx qui est dans ma roue. Comme d'habitude j'essaie surtout de courir à mon rythme, mais il est toujours là après la première côte qui fait un bon kilomètre. Je ne force pas en descente pour ne pas me "casser", en plus on est encore loin. Vers le 10è km, c'est un mur! Pas très long, mais de quoi courber l'échine! Laurent me suit en vélo, il me soutient, les copains qui s'arrêtent de temps en temps en voiture sur le bord de la route sont un vrai soutient.
Décroché mais de peu, il faut entamer une dernière difficulté. J'essaie de serrer les dents et de me rappeler cet été dans les trails. Laurent me pousse désormais à faire une vraie cassure. J'ai mal aux jambes et je souffre, et la côte est interminable! Surtout quand je vois le château de Crouseilles en hauteur... il faut encore grimper un dernier coup! OUF!
Je finis avec environ 30s d'avance, les mains sur les cuisses... Je met au moins 20 min à rejoindre la voiture mais j'ai des crampes! Eh bien, mais comment repartir demain?? ...
Par la suite, nous embarquons tandis que David livre une bataille serrée avec Raphaël Iglésias sur un parcours compliqué, qu'il emportera grâce à son super finish.
Il tape dans la main de Guillaume qui repart devant et creusera l'écart sur ses poursuivants, c'est lui le plus fort. L'effort solitaire n'est pas évident!
Le dernier de la soirée sera à nouveau Romain, qui fera un petit trail de 8,5 km dans Sauvagnon, remporté haut la main, il est impressionnant!
Merci à Fred de Nissan pour nous avoir accueilli le soir pour bon repas féculents, nous en avions besoins!
Comment repartir avec des jambes en bois le lendemain...?
2è journée
Evidemment, chacun d'entre nous pourrait vous raconter sa journée, sa course. Mais ce qui a été top, alors que l'on ne se connaissait pas et à peine croisé sur les courses, c'est que l'ambiance a vite pris sur ce Tour du Béarn, car tout le monde se soutenait à chaque départ et pendant chaque épreuve. Tout le monde est dans le dur, tout le monde retombe sur les mêmes adversaires, et ce n'est pas évident!
La 2è journée débute entre 5h et 6h du matin. Comment sont les jambes? Pas très fraîches! Dures même. J'espère qu'en bougeant ça passera...
Il y en a un qui a toujours la pêche et rarement mal aux jambes, c'est Julien! 7h45 départ pour son étape qui débute par la route avant de se terminer par son terrain de jeu favori: la montagne! Il prend de suite les devants, s'échappe, et termine nettement en tête. Le travail est fait!
La route s'élève et c'est autour d'un autre traileur de s'élancer. Nicolas/Denis Lafaille, 2è round! Nicolas tombe sur un gros morceau sur son relais. Il part avec facilité aux côtés de son adversaire, mais dès que la pente s'est élevée, Denis est très fort et s'échappe à nouveau. Derrière Nicolas, personne ne suit, il est encore 2nd.
Alphonse en coureur n°4 devra grimper l'Aubisque. Hier c'était juste, ça le sera encore. Devant dès les premiers lacets, son adversaire d'hier ne décroche jamais nettement. En leader, il aura un gros travail mental à faire pour rester devant, et c'est encore une victoire au bout de l'effort.
Voici mon tour. Dans la transition en voiture, je fais une sieste. Nous descendons à Arthez d'Asson. Difficile de réveiller son corps surtout quand il est douloureux! Je m'échauffe très doucement sur le terrain de foot. Le départ devant mes yeux ne me réjouit pas: face à moi, une côte d'au moins 600m...! Ça s'annonce compliqué...
Je décide d'ailleurs de partir en dedans. Partir avec les premiers pourraient me griller d'entrée de jeu. Je me retrouve 6 ou 7è alors qu'un petit groupe se détache. Ils sont à 30m devant.
Merci à Vincent Etchebest pour la photo! |
Dans la descente, je reprend ceux qui sont partis vite, mais je ne reviens pas de suite car ça tape. Plus bas, nous nous retrouvons à 3: j'ai rejoint Thierry Meisner et Mathieu Sallaber. Je les laisse mener pour le bas. Je bouge mieux en étant plus chaud, mais c'est pas gagné!
Ensuite, je suis à leur hauteur. Puis c'est moi qui donne le rythme. A la mi-course, moment décisif! Le mourenxois hésite sur son ravitaillement alors que j'attrape un verre à la volée. Il perd quelques secondes... et ne les rattraperas pas!
On est sur la partie la plus roulante, celle qui me convient le mieux? Je prends un bon rythme. Peut être qu'il me rattrapera dans la prochaine bosse... Non. J'enchaîne bien en haut. Mais c'est très dur! Maintenant, je ne dois plus me faire rattraper.
Merci à Vincent Etchebest! |
On est sur la partie la plus roulante, celle qui me convient le mieux? Je prends un bon rythme. Peut être qu'il me rattrapera dans la prochaine bosse... Non. J'enchaîne bien en haut. Mais c'est très dur! Maintenant, je ne dois plus me faire rattraper.
Pourtant dans un "mur", il se rapproche, mais sans doute fait-il des efforts. Il fait le yoyo, et moi le forcing. Laurent en vélo me dit : " une descente, ça se fait, ne retient pas, tu vas avoir encore plus mal aux jambes! Relâche, et vas-y! "
Ça marche, je refait l'écart. Mais à chaque bosse, si le mental ne tient pas, j'explose. Mais il tient!
On se rapproche de Nay, j'ai le soutien de Fred (mon collègue à Tarbes) qui vient m'encourager. Je vois les premières voitures, ça veut dire qu'on entre en ville. Maintenant c'est sous contrôle. Je rentre dans le parc, Julien crie en me voyant, les copains m'encouragent! Je fais un bon finish, moi qui n'avait pas de jambes ce matin! Nicolas qui nous as assisté vient recueillir les impressions, puis c'est la discussion avec les uns ou les autres pour débriefer, car pour moi , C'EST FINI!
David est le suivant. Encore une fois, c'est le mano à mano pour lui. Raphaël Iglésias lui donne du fil à retordre mais son super finish le tire d'affaire, il est encore vainqueur.
Ensuite, Guillaume a droit à l'arrivée dans le centre ville de Pau. Avant, il a droit à un parcours vallonné. Mais il court en patron, son rythme est bon, il est concentré et fait ce qu'il faut, il coupe la ligne avec une bonne avance.
C'est l'heure du relais de 2 * 1,5 km . Un vrai relais en plein centre ville, avec transmission du bâton. Romain régale m'assistance avec sa foulée puissante et aérienne, quelle avance sur si peu de distance! Julien n'a plus qu'à terminer le travail, mais ne fait pas les choses à moitié: il part en trombe, et donne tout! A l'arrivée, c'est lui qui a droit aux honneurs, il lève les bras et prend le relais entre ses dents, la photo est belle!
A l'arrivée, c'est tout le Team qui se rejoint, et pose pour les photos. C'est génial!
Le soir, la remise des prix se fait pendant le repas, c'est festif! Les espagnols mettent l'ambiance et viendront nous féliciter et prendre une photo avec nous, ça fait drôle!
La main dans la main sur le podium, nous savourons!
Le premier à remercier est bien sûr Laurent, qui nous a accueilli, transporté, encouragé! Merci à Fred de Nissan pour son soutien et son véhicule, à Nicolas pour ses encouragements, à Fred pour m'avoir soutenu dimanche, aux compagnes qui ont accompagné la troupe, à chacun des coureurs du Team qui ont tout donné pour les autres en courant et en encourageant, et un coucou aux coureurs qui ont participé et avec qui j'ai discuté.
Les gars, sachez que si on se rencontre en course, vous êtes toujours mes potes, mon seul adversaire, c'est moi-même! On se dit à bientôt!
C'était vraiment pas facile, épuisant, mais GENIAL à faire!
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