mardi 3 avril 2012

Courir en montagne: j'aime!

J'aime car on associe l'effort au décors. Pas facile cet effort je vous l'accorde! Mais on est toujours récompensé par la variété des paysages, qu'ils soient verts ou enneigés, on court dans un cadre unique, qui change du bitume et des sentiers quotidiens... D'habitude, on aperçoit les sommets d'en bas... et là, on se trouve sur ces sommets!
A l'arrivée, on est récompensé bien souvent pas une vue...
par une vue....

Comme celle-ci tiens :

Depuis le Pibeste, 1349m



J'aime car elle nous force à rester humble. Humble par rapport à l'effort qu'elle demande à fournir. Même en forme, il faut garder ses forces jusqu'en haut, sans relâche, les coups d'accélérations ne sont pas utiles. Même en forme, vous devez alterner course et marche, car les cuisses et les mollets brûlent, car votre coeur peut vite monter dans les tours. En méforme, même un parcours que vous connaissez par coeur peut vous en faire baver. Et il faut bien monter, on ne peut pas se mentir. Au bout cependant restera la satisfaction d'avoir vaincu la pente et sa douleur. On est tout le temps mis à l'épreuve.
Humble par rapport aux dangers qu'on peut y trouver : la météo changeante en altitude, les terrains empruntés (cailloux saillants, passages étroits, pentes...)... on ne peut pas négliger l'environnement, il faut être prudent et garder une concentration constante. Un homme averti en vaut deux!


Lac Bleu, 1947m

J'aime car c'est un super terrain d'entrainement! Les longues ascensions permettent autant de faire travailler cardiaquement que musculairement. On augmente la résistance à la douleur, son endurance, son mental également! Et tout ça peut être reporter sur tout autre type d'épreuve, aussi bien dans une 2è partie de semi-marathon difficile que dans un final de 1500m lactique. Et puis par la suite, la moindre côte que vous passerez vous semblera presque ridicule!


Montée de la Crémaillère à  Luchon, 1800m

Il est vrai que les descentes sont moins plaisantes car il faut garder une certaine vigilance pour ne pas chuter, et qu'on leur doit la plupart du temps nos courbatures. Mais il faut bien revenir, et cette fois-ci par contre, on va pouvoir parler!

J'aime car en compétition, les cartes sont redistribuées. Les coureurs que vous battez largement sur le plat, vous paraitront impossible à suivre en montagne. Il peut y avoir une différence de vitesse, de VMA, de ce que vous voulez, tout change. Il y'a d'autres données en jeu, telle que la puissance musculaire, l'habitude de l'effort, la connaissance du terrain, la capacité à se faire mal dans ce type course...tout est remis à plat.


Crêtes de Val d'Azun, en dessous le col du Soulor, 1474m

J'aime car en réalité, c'est un jeu: passer de l'herbe souple aux sentiers sinueux, avec tous ces changements de direction, ses courbes à négocier, ce ruisseau à enjamber, ces pierres à éviter... c'est ludique et c'est simple! Comme en enfance avec ses petits parcours du combattants. Il faut faire de petits pas entre les rochers, puis derrière une petite descente nous permet d'agrandir nos foulées comme on le ferait sur le plat avant de ralentir brusquement et de s'accrocher à un arbuste pour prendre un virage serré...c'est l'aventure!

Comme le disait Killian Jornet, qui à travers ses énormes performances et sa pratique intensive, est toujours guidé par  la simplicité de ses premiers pas :  le corps a besoin de varier les plaisirs, de changer les terrains, cela doit rester un jeu.



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