Attention avec le minimalisme!

Article rafraîchi du début 2016 ! >> http://mathieu-bertos-running.blogspot.fr/2016/01/minimalisme-faisons-le-point-en-ce.html


C'est le truc du moment, avoir une chaussure minimaliste c'est "in", c'est être plus proche de la nature, c'est être plus "animal", courir "mieux" ...

Non non non, allons-y mollo.

Une chaussure minimaliste, c'est quoi?

C'est une chaussure avec une structure minimale : la semelle est plus fine, le mesh (textile) aussi... Un minimum de matériaux utilisés! On trouve des chaussures un peu dans le style des modèles de compétitions, de moins de 200gr, très légères et très souples.
Les modèles "extrêmes" ressemblent carrément aux chaussettes avec les 5 doigts, et on peut vraiment...y mettre les 5 doigts!

En fait il y'a une semelle extérieure résistante, normalement munie du "vibram" qu'on retrouve aussi sur les chaussures de rando, et un textile qui bien sûr recouvre le pied comme on peut voir sur la photo...
L'avantage par rapport à la course pieds nus c'est d'éviter tout ce qui est problème d'hygiène et de blessure liées aux aspérités des sols. C'est l'avantage matériel on va dire.

Les chaussures de running classiques avec l'épaisseur du talon et de la semelle ainsi que les corrections qu'elles apportent éloigneraient le coureur d'un mouvement dit naturel. On attaque du talon plus qu'on ne devrait du coup...

Avec la course pieds nus, la foulée est modifiée et l'attaque se fait plutôt vers le milieu et l'avant du pied, comme quand on regarde courir les kenyans et éthiopiens chez eux sur les hauts plateaux.



Ce qu'on oublie c'est que ces gens là de par la culture et leur niveau de vie courent de cette façon depuis leur naissance (ou presque!). Pour eux, c'est vraiment naturel. On se souvient tous (ou presque... encore!) d'Abebe Bikila, double vainqueur du marathon olympique. En 1960 à Rome, il réalise 2h15'16 (record du monde) et ce... pieds nus! Véritable performance... qu'il améliora 4 ans plus tard à Tokyo, cette fois-ci en Asics, en 2h12'11!

Mais on ne s'appelle pas tous Abebe Bikila! Et à part commencer dès nos premiers pas à se priver de chaussures, il est très long et très périlleux de passer à des minimalistes...
La structure du pied, les tendons, les enveloppes musculaires ne le supporteraient pas! Ce serait des blessures à n'en plus finir...

DONC! Y aller progressivement est une évidence.

J'ai pu discuter avec un représentant de la marque Saucony, très répandue aux Etats-Unis et dans les pionnières de ce mouvement. Il déconseille aux coureurs non avertis ainsi qu'à ceux souffrants de divers problèmes physiques ou traumatiques de se lancer sur le minimalisme.
Eh oui! Exit tous ceux qui portent des semelles, qui ont des problèmes au bassin!

Pour cela la marque propose une évolution, dirons-nous, des chaussures de running. Ils ont pensé à réduire le "drop", c'est à dire la différence de hauteur entre la semelle à l'avant du pied et au talon. Pour la plupart des modèles, elles sont autour de 12mm, voir plus. Ainsi, Saucony lance des modèles avec une différence de  drop de 8mm. La pose du pied se fait alors plutôt vers le milieu du pied, évitant ainsi d'avoir un produit lourd avec une semelle épaisse et un gros talon. A partir d'un drop de 4mm, on est dans le minimalisme et le type de chaussure évolue plus nettement.
Vous pourrez retrouver ce type de modèle sur I-run

Avant de penser à améliorer votre foulée, il y'a 1000 autres choses à faire pour s'améliorer :

être plus sérieux niveau alimentation, récupération, pratiquer régulièrement les abdos et le gainage, insérer des séances de fractionnés, de côtes ou d'escaliers dans votre plan, être plus raisonnable au sujet des compétitions, développer votre VMA, travailler votre seuil...

Le minimalisme doit rester... minimal!